Ils me sont fidèles :

ELVA RENN





L'ASSIMILATION d'une langue étrangère a beau se faire, chez moi, sans la moindre peine, je tente tant bien que mal d'en apprivoiser une qui soit toute nouvelle : celle du business et de la gestion. Moi qui pensais avoir eu ma dose de difficultés insurmontables avec la magnifique langue finnoise, tout aussi somptueuse qu'ardue, réalise en fait que tout cela est peut-être bien pire pour la créature hyper littérairosensible que je suis, puisque la culture ceignant ce nouveau langage, cette fois, ne me pénètre en aucun cas. Je suis, heureusement, bien entourée et  très convenablement épaulée par mon interprète de Nikro, qui , par chance, comprend tout cela bien mieux que moi. Oui, je suis indéniablement incompétente lorsqu'il s'agit d'administrer quelque chose d'officiel. Seul l'avenir nous dira si ce trait de caractère peut être modelé, j'en ai bien peur.

EN ATTENDANT, nous profitons au maximum de l'évolution fulgurante de notre petit joyau, puisque c'est, quelque part, pour elle que nous montrons tant d'assurance, de motivation, d'affirmation et d'audace.

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LEKANDE OCH SKRATTANDE

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--> Ayant beaucoup apprécié la session du congélateur, je récidive dans l'art Ô combien complexe et délicat qu'est celui de la prise de vue ponctuelle en vous publiant ce diptyque antagonique, concocté tantôt dans la neige, tantôt au coin du feu, regardant cette dernière tomber et tapisser sols, arbres et toitures.



VOSGES EN MARCHE - du 5 au 10 mars 2012


Mon Nikro ouvre l'oeil, s'étire bruyamment, se lève et se cogne la tête sur la poutre porteuse en jurant. Notre petite Nina découvre le somptueux chalet qui lui servira de toit pour les cinq jours à venir, étonnée et légèrement inquiète. La frangine reste avachie dans son lit, prise de migraine. On se goinfre goulûment de nourriture biologique certifiée sans pesticide quand vient l'heure du repas et on célèbre la tempête de neige à coup de bêtes des Vosges. Charlot découvre sa nièce, Gérard se cache dans sa moustache naissante pour rire. Tresses et sucre glace. Nous allons conquérir la tourbière en raquettes, accompagnés du loup, rapide mais bienveillant. Petite pause au sommet ; thé à base de miel maison et pentes raides. La neige est immaculée. On s'empresse d'aller saluer le bouchot, cet étrange animal aquatique nocturne. Charlot finit par le chevaucher et nos acrobaties, accueillies par le soleil, sont vraiment belles à voir. On tente la luge près de l'immense ferme du couple à treize enfants, Laurticus nous accompagne dans la découverte de la maison abandonnée. Le bioéthanol se fait rare ; nous n'avons d'autre choix que d'opter pour un plein dont le prix du litre flirtera bientôt avec les deux euros ; notre compte commun en souffre profondément. Dîner à base de tartes flambées au feu de bois, de salade fraîche et de Munster. Madame Jemelajoue nous insupporte, Denise développe un côté pointilleux plutôt agaçant, Anne me fait réaliser encore davantage l'incommensurable chance dont j'ai bénéficié, Sylviane est agréable, Gilles est attachant. Papa fait l'avion et maman redécouvre les petits pots. La pleine lune darde ses rayons d'argents sur le versant nord du col des Moinats, tandis que l'on se fait une manille pour que la gagnant désigne celui qui, dans un élan de motivation, ira chasser le réseau téléphonique.

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